Questions/réponses pour les MUSE Photography Awards 2024

Portrait Jérémy

En mars 2024, je gagnais 4 médailles aux MUSE Photography Awards. Mon portrait de Lieke Martens a reçu une médaille d’or dans la catégorie “Sports - People Photography” et une d‘argent dans la catégorie “Sports - Black & White Photography”, quand ma photo du banc de poissons-chats recevait deux médailles d’argent dans les catégories “Wildlife - Black & White Photography” et “Wildlife - Fine Art Photography”. Suite à ces prix, j’ai pu répondre à quelques questions me concernant.

Pouvez-vous vous présenter et raconter comment vous êtes arrivé à la photographie ?

J'ai commencé la photographie à l'adolescence, sur les terrains de rugby de l’équipe du Stade Français Paris. Après 3 ans d'école de photo, j'ai intégré une agence de presse sportive en freelance. Depuis, je me suis réorienté professionnellement mais j'ai gardé la photographie comme moyen d'expression artistique personnelle.

Où avez-vous étudié la photographie ?

J'ai étudié la photographie dans une école spécialisée à Paris, mais je dirais que c'est sur le terrain que j'ai le plus appris.

Vous souvenez-vous de votre premier shooting ? Qu'est-ce que c’était ?

Avec mon appareil professionnel, je m'en rappelle comme si c'était hier. Mes parents m'ont offert mon premier appareil photo reflex et je suis allé l'utiliser pour la première fois à la cathédrale de Beauvais, accompagné de mes grands-parents. Cela n'a cependant pas donné lieu à des photos mémorables...

Quel équipement utilisez-vous ?

Aujourd'hui, j'ai deux Canon 5D Mark II, un 400 mm f2.8, un 70-200 mm f2.8, un 24-105 mm f4 et un 14 mm f2.8.

Portrait Jérémy

Quel compliment vous a le plus touché ?

Il n’y en a pas en particulier, tous les gens qui admirent mon travail dans les publications, sur internet ou lors d’expositions me touchent.

Qu’est-ce qui inspire votre narration unique ?

Faire entrer l'imaginaire dans mes photos est un but permanent, même si c'est plus compliqué en photo de sport.

Quels seraient les trois mots qui décrivent votre style photographique ?

Doux. Beau. Poétique.

En tant que lauréat des MUSE Photography Awards, qu'est-ce que cela signifie pour vous de recevoir cette distinction ?

C’est un grand honneur d’être récompensé dans deux catégories éloignées l’une de l’autre. Mes images sont très différentes, mais cela montre qu'on peut choisir de ne pas se cantonner à un seul univers.

Pouvez-vous nous expliquer un peu le travail gagnant que vous avez présenté aux MUSE Photography Awards et pourquoi vous avez choisi de participer à ce projet ?

Pour la photo des poissons-chats, elle me colle à la peau et remporte de nombreux prix. C'est une photo que j'ai prise assez jeune, mais elle est unique en son genre. Je ne suis pas photographe animalier, mais cette espèce photographiée de cette manière n'a, je crois, jamais été réalisée. Elle m'inspire toujours énormément car j'adore son style japonais, comme une estampe. Je pense que c'est ce qui plaît aux gens.

Quant au portrait de Lieke Martens, j'en suis très fier aussi car il montre une certaine douceur, un certain soulagement juste après un match de haute intensité. Je photographie le football féminin depuis plus de 15 ans, et le fait de produire peu d'images uniquement pour moi, en noir et blanc, me permet d'être libre et d'avoir une démarche plus artistique que lorsque je travaillais pour une agence de presse. Lenteur et qualité sont désormais mes maîtres mots.

Lieke Martens tout sourire

Comment le fait d’avoir remporté un prix a-t-il fait évoluer votre carrière ?

Je dirais que ce n’est qu’une étape parmi tant d’autres, pas une fin en soi. J'ai déjà eu la chance de prendre plusieurs photos dont je rêvais (je pense aussi à celle dans le Kop d’Anfield, à Liverpool). Gagner des prix me permet d'avancer, de rêver à nouveau et de partager davantage ma vision artistique.

This is Anfield

Nommez 1 à 3 photographes qui vous ont inspirés.

C’est sans doute la question la plus compliquée, car il y en a tellement. Je dirais Vincent Munier, Michel d'Oultremont et David Yarrow.

Quel a été le meilleur conseil que vous avez reçu au début, de la part d’un mentor ou de votre modèle ?

Je me souviendrai toujours de mon professeur de laboratoire argentique noir et blanc qui nous rappelait constamment l'importance de se créer un réseau. Il avait tout à fait raison.

Quels conseils donneriez-vous à quelqu’un qui aimerait devenir photographe aujourd’hui ?

Je conseillerais de ne jamais abandonner, malgré les tempêtes. La flamme artistique vacille et il y a des moments difficiles, faits de doutes et de coups durs. Mais quand la passion est là, la flamme se ravive sans cesse.

Quelle est la clé de votre réussite ? Un dernier mot de sagesse ?

Il n’y a pas de secret, il faut travailler. Et en photographie, il faut s'entraîner et essayer des choses qui peuvent surprendre, pour se démarquer un peu dans un monde submergé d'images incroyables.

Y a-t-il autre chose que vous aimeriez ajouter à l’interview ?

N'hésitez pas à découvrir mon travail et à me suivre sur Instagram.